lundi 10 janvier 2011

MEME LA PLUIE ✪✪✪✪✪

Même la pluie

Inspiré d'une histoire vraie, ce film espagnol(qui représentera l'Espagne aux prochains oscars)nous rappelle avec habilité et intelligence, ce qui s'est passé en BOLIVIE en 2000, lorsqu'une multinationale anglo-saxonne a tenté de privatiser l'eau des boliviens(même l'eau de pluie)(en voulant l'augmenter de 300%), alors que ces derniers ne touchent que 2 dollars par jour en moyenne.

L'autre très bonne idée, c'est de prendre comme témoins, non pas des journalistes(comme l'on a régulièrement l'habitude de le voir dans les films de ce genre(assez souvent pour notre plus grand bonheur d'ailleurs)), mais l'équipe d'un film, qui souhaite tourner un film historique en BOLIVIE, avec des boliviens-indiens en figurants. Tout aussi intéressant également, de constater avec quelle assurance le cinéaste(interprété par Gael GARCIA-BERNAL) croit en la version officielle de l'HISTOIRE et, de voir comment les boliviens-figurants n'ont pas spécialement envie d'y croire.

Outre le fait qu'il faut préciser, que les scènes du tournage sont vraiment très belles et, donnent réellement envie de voir ce film, MEME LA PLUIE réussit également à nous interpeller et nous passionner sur le rôle de ces figurants, qui ne seront malheureusement payés que par ces inévitables 2 dollars(qui constitue le tarif de base bolivien), c'est à dire une misère pour les occidentaux, qui y voient donc un moyen de faire de grandes économies pour leurs films ou entreprises. Reste à savoir combien ont été payés, les personnes qui ont participé à ce film, qui méritent bien entendu beaucoup plus. Ce qui en même temps serait d'une certaine façon injuste pour ceux qui n'ont pas été sélectionnés. C'est pourquoi, une cagnotte spéciale aurait très bien pû être attribuée au village. Si bien-sûr, elle était suffisante pour améliorer la vie de tous les villageois. Dans le cas contraire, il est toujours détestable d'être obligé de devenir un pigeon et d'avoir des miettes à partager. Est-il préférable, dans ce cas de sortir de la misère un certain nombre ? Ou de tous les laisser avec les miettes ? Difficile cas de conscience, surtout lorsqu'on sait aujourd'hui, que certains payent pour jouer dans des films. D'où l'indispensabilité de mettre un minimuim de règles à respecter.

Passionnant de bout en bout, jusqu'à cette maginfique fin. MEME LA PLUIE n'en demeure pas moins, un moyen efficace pour s'interroger sur la réelle résistance des boliviens pour garder à l'avenir, leur eau. Mais donne aussi une vision de ce que pourraît être le cinéma du "futur" qui risque d'obliger des producteurs et réalisateurs à être amenés à encore plus utiliser les nouvelles technologies. Ce qui leur permettra de se passer de ces figurants(avec notamment les fameux clônes virtuels parmi d'autres artifices)pour entre autre éviter de rencontrer les problèmes de ce film(si ce n'est déjà pas le cas). Ce qui remettrait en cause la notion d'oeuvre-d'art et, certainement leur plaisir à mettre en scène, à diriger et à tourner. Un choix délicat pour les cinéastes.

Si MEME LA PLUIE était sorti en 2010, je l'aurais mis 1er.

Même la pluie
Luis Tosar, Gael Garcia Bernal © Haut et Court

Même la pluie
Luis Tosar, Gael Garcia Bernal © Haut et Court

Même la pluie

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