vendredi 8 juillet 2011

DE BON MATIN ♔♔♔


Photo : De bon matin

DE BON MATIN...J'AI RENCONTRE LE TRAIN*(en référence au fameux livre d'Emile Zola et adapté au cinéma par Jean RENOIR, qui voit le conducteur de LA BETE HUMAINE se jeter du train à la fin du film, épuisé par son travail).

Le troisième film de Jean-Marc MOUTOUT pourraît presque être considéré comme le remake(version française)de THE COMPANY MEN. Tellement les deux films semblent proches. Avec ce pessimisme et ce conditionnement bien français à la place du rêve (ou"l'espoir") américain.

DE BON MATIN est certes réussi et efficace, mais tout comme l'était LA FABRIQUE DES SENTIMENTS(sur le speed dating)après JE PREFERE QUE L'ON RESTE AMIS ET HITCH, il semble arriver avec un temps de retard. Et les mauvaises langues diront, que c'est du déjà-vu et du réchauffé, une nouvelle fois. Donc qui discrédite Jean-Marc MOUTOUT, qui avait vraiment attiré l'attention avec VIOLENCE DES ECHANGES EN MILIEU TEMPERE(une variante complémentaire de RESSOURCES HUMAINES de Laurent CANTET)et ses premiers courts-métrages sur le monde du travail(à ne manquer sous aucun prétexte)(qui figurent notamment sur le collector de cet excellent film avec Jérémie RENIER).

Pourtant la qualité des films de ce réalisateur est appréciable et les sujets abordés pour le moins intéressants. Et il serait dommage de les ignorer.

DE BON MATIN présenté en avant-première au festival du film de Paris, commence par la fin. Et à partir de là, il n'y a pas vraiment de surprises, ni de suspense. Mais principalement des scènes(dans l'ensemble excellentes), qui tentent d'expliquer le geste de ce banquier(assez aisé) sur le déclin et en pleine dépression. Après diverses humiliations(qui sont pour beaucoup, leur quotidien et de la rigolade, par rapport aux autres problèmes qu'ils rencontrent régulièrement), il décide d'assassiner ses supérieurs(qui sont du reste beaucoup plus jeunes que lui et moins expérimentés).

N'y avait-il pas pour autant une autre issue pour ce cinquantenaire ? Comme tend à nous le suggérer cette dernière scène, où l'on voit tous ses amis, proches ou même admirateurs réunis autour d'une table, prêts à travailler avec lui, au cas où notamment il aurait voulu monter son entreprise(ce que fait son clône américain dans THE COMPANY MEN).

A moins de croire qu'en France, on ne peut pas créer d'entreprise, à moins de croire qu'en réalité ceux qui nous entourent et dirigent tentent de nous pousser à bout, à la faute ou au suicide par tous les moyens. Ce que pensent un certain nombre. L'on estimera que ce genre de tragédie ne peut arriver que très rarement. Pourtant, régulièrement l'on entend parler de suicides à FRANCE-TELECOM, à RENAULT ou dans la POLICE. Des suicides qui restent par ailleurs bien mystérieux. Par contre, l'on entend jamais parler d'assassinats de directeurs. Et pourtant, il apparaît évident qu'avant de se suicider(ainsi que nombreux autres)ils ont certainement songé à les tuer et à se venger, si bien-sûr il s'agit de suicides, ce qui n'est pas obligatoirement sûr.
Cette histoire pêchée par Jean-Marc MOUTOUT est inspirée d'un fait divers Suisse de 2004. Elle n'est donc pas française. Ce qui en fait aussi sa limite.

Car le problème est bien-là, pour quelles raisons mystérieuses, l'on tente en France, par tous les moyens inimaginables, de pousser les bons éléments et un maximum de gens à la faute et au suicide ?

Si techniquement le film est vraiment parfait, certains aspects du scénario semblent échapper à son auteur.

Si par exemple, à priori, nul n'est certain du sort du fils du banquier. L'on peut facilement imaginer, qu'il peut faire la même chose que le personnage d' INTO THE WILD(en l'occurence, Christopher McCandless, 22 ans, tout juste diplômé et promis à un brillant avenir qui coupa les ponts avec sa famille, pour repartir à zéro, avec rien). Compte-tenu, qu'il a une affiche dans sa chambre. Et qu'il semble ne plus s'entendre avec son père et gamberger. Et à ce niveau, cela reste certainement(et inutilement) trop flou. D'autant plus qu'au débat Jean-Marc Moutout n'a pas été en mesure d'expliquer cette partie. On pourrait même croire qu'il ne l'a pas vue. C'est pour dire!


*A noter, que J'AI RENCONTRE LE DIABLE est sorti cette semaine

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